Villes résilientes - Étude de cas "Ville de Łódź" : Différence entre versions

De WikiRésilience
 
Ligne 191 : Ligne 191 :
  
 
Fiche résumé réalisée par Adeline Bordais (CGDD-DRI) sous l’initiative et la relecture de Jean-Michel Tanguy (CGDD-DRI) et Anne Charreyron-Perchet (CGDD) ; à partir des travaux de la [http://wikhydro.developpement-durable.gouv.fr/images/1/1f/Etude_Villes_R%C3%A9silientes_-_Lucile_Dufour_2014.pdf version complète de Lucile Dufour] (CGDD). 14/10/2014.
 
Fiche résumé réalisée par Adeline Bordais (CGDD-DRI) sous l’initiative et la relecture de Jean-Michel Tanguy (CGDD-DRI) et Anne Charreyron-Perchet (CGDD) ; à partir des travaux de la [http://wikhydro.developpement-durable.gouv.fr/images/1/1f/Etude_Villes_R%C3%A9silientes_-_Lucile_Dufour_2014.pdf version complète de Lucile Dufour] (CGDD). 14/10/2014.
 +
 +
 +
{{#set:Intéresse une association locale=Page}}{{#set:Le visiteur se forme=Page}}{{#set:A pour cadre les informations sur la résilience et la transition=Page}}
 +
{{#set:Intéresse une association locale=Page}}{{#set:Le visiteur anticipe et veille=Page}}{{#set:A pour cadre une association citoyenne=Page}}{{#set:A pour cadre une association culturelle=Page}}{{#set:A pour cadre une association à caractère environnemental=Page}}
 +
{{#set:Intéresse une association locale=Page}}{{#set:Le visiteur participe, agit=Page}}{{#set:A pour cadre une action communale=Page}}
 +
{{#set:Intéresse un citoyen=Page}}{{#set:Le visiteur apprend, s'informe=Page}}{{#set:A pour cadre les risques majeurs sur sa commune=Page}}
 +
{{#set:Intéresse une collectivité locale=Page}}{{#set:Le visiteur se forme=Page}}{{#set:A pour cadre la concertation, la coconstruction=Page}}{{#set:A pour cadre une formation thématique=Page}}{{#set:A pour cadre les risques majeurs sur sa commune=Page}}{{#set:A pour cadre les stratégies internationales et européennes=Page}}
 +
{{#set:Intéresse une collectivité locale=Page}}{{#set:Le visiteur anticipe et veille=Page}}{{#set:A pour cadre un appel à projets européen=Page}}{{#set:A pour cadre le développement des démarches prospectives et transversales=Page}}
 +
{{#set:Intéresse une collectivité locale=Page}}{{#set:Le visiteur participe, agit=Page}}{{#set:A pour cadre la création d'une dynamique entre les acteurs de son territoire autour de projets=Page}}{{#set:A pour cadre le développement des capabilités de son territoire=Page}}{{#set:A pour cadre le patrimoine et l'énergie=Page}}
 +
{{#set:Intéresse un professionnel (public/privé)=Page}}{{#set:Le visiteur se forme=Page}}{{#set:A pour cadre les risques majeurs sur sa commune=Page}}{{#set:A pour cadre les stratégies internationales et européennes=Page}}
 +
{{#set:Intéresse un professionnel (public/privé)=Page}}{{#set:Le visiteur participe, agit=Page}}{{#set:A pour cadre la contribution à l'amélioration de la résilience du territoire, en lien avec les autres acteurs, dans le cadre de son activité=Page}}{{#set:Intéresse un professionnel (public/privé)=Page}}{{#set:Le visiteur partage ses expériences=Page}}{{#set:A pour cadre une action communale=Page}}{{#set:A pour cadre la contribution à l'amélioration de la résilience du territoire, en lien avec les autres acteurs, dans le cadre de son activité=Page}}{{#set:A pour cadre la création d'une dynamique entre les acteurs de son territoire autour de projets=Page}}{{#set:A pour cadre les études de cas=Page}}
 +
{{#set:Intéresse un chercheur, professeur, étudiant, institut=Page}}{{#set:Le visiteur se forme=Page}}{{#set:A pour cadre les informations sur la résilience et la transition=Page}}
 +
{{#set:Intéresse un chercheur, professeur, étudiant, institut=Page}}{{#set:Le visiteur apprend, s'informe=Page}}{{#set:A pour cadre un travail pluridisciplinaire=Page}}
  
 
[[Catégorie:Acteurs]]
 
[[Catégorie:Acteurs]]

Version actuelle en date du 15 octobre 2014 à 14:57

La ville de Łódź en Pologne, les ressorts économiques et culturels de la résilience urbaine


Łódź, une ville en difficultés depuis les années 90

Situation géographique Lodz.bmp

  Situation géographique de Łódź, Pologne


Łódź dans le contexte national et régional

Łódź est la 3ème ville polonaise en termes de population (avec plus de 700 000 habitants en 2011).

  • Un contexte économique et politique national particulier

La Pologne a connu depuis les vingt dernières années des mutations radicales dans ses modes de fonctionnement. Elles ont affecté ses structures sociales, économiques et politiques, et ce tout particulièrement dans les zones urbaines. Au début des années 90, c’est la chute du régime communiste qui constitue la première rupture. Elle a eu pour conséquence une mutation contrainte des structures économiques, et la nécessaire adaptation à l’économie de marché de l’ensemble du pays. En outre, l’ouverture à la concurrence internationale et l’intégration du pays dans un monde globalisé ont constitué des défis majeurs pour le redéveloppement de la Pologne. La libéralisation politique a eu un impact significatif sur la gestion de la gouvernance à toutes les échelles de décision.

Depuis 2004, l’Adhésion à l’Union Européenne a elle aussi entraîné des changements importants dans le pays. Les politiques de réformes pour la convergence économique et l’adhésion future à la zone euro ont nécessité des adaptations structurelles et des efforts importants. Cependant, l’adhésion a également été synonyme de nouvelles opportunités de développement et de financements pour les gouvernements régionaux et locaux : la Pologne a très largement bénéficié des subventions du FEDER ces dernières années.

Cette situation complexe a profondément marqué la situation du pays, qui a du s’adapter à de nouvelles donnes géopolitiques et économiques. Aujourd’hui la Pologne est toujours un des pays les plus pauvres de l’UE (son PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat est faible par rapport au reste de l’UE : 67 contre 100 en 2013 (soit 33% inférieur à la moyenne européenne) et le taux de chômage reste structurellement élevé (à hauteur de 10.3%). Même si la Pologne a relativement bien supporté la crise économique de 2008 et n’a pas connu de récession contrairement à d’autres pays européens, sa situation reste fragile et le pays présente des faiblesses structurelles importantes.

  • Une situation régionale peu favorable

Depuis 1999 et suite à une réorganisation du découpage administratif polonais, Łódź constitue la capitale administrative de la Voïvodie de Łódź (Łódź était déjà la capitale de sa précédente région administrative de rattachement, et ce depuis la fin du XIXème siècle). D’un point de vue économique, la région a traditionnellement été tournée vers des activités agricoles et industrielles, et le secteur secondaire est encore très présent dans la région (32% des emplois en 2010 contre 30 au niveau national). Son PIB par habitant reste plus bas que la moyenne nationale et le chômage est quant à lui assez élevé (13.5% en 2012). Le contexte économique régional de la Voïvodie est donc peu favorable, et Łódź, la capitale, peine à tirer son épingle du jeu et à mobiliser les atouts d’un territoire régional peu dynamique. En réalité, la ville ne joue pas son rôle moteur de la croissance régionale comme c’est le cas dans les autres Voïvodies polonaises, et les statistiques régionales cachent une situation socioéconomique encore moins favorable dans la capitale que dans le reste de la Voïvodie.

  • Une situation géographique à double tranchant

La ville de Łódź profite d’une situation potentiellement favorable. Elle est en effet située en plein centre du pays, à égale distance des frontières, et se trouve relativement proche des autres grandes métropoles polonaises (notamment Krakow, Lublin, Gdansk et Poznan). La ville se situe également au cœur de plusieurs axes de communications routiers, plusieurs voies rapides et autoroutes reliant la ville aux autres aires urbaines du pays : l’autoroute A2 relie la ville à Poznan à l’Ouest jusqu’à Varsovie à l’Est, et un projet de prolongement de l’autoroute A1 devrait relier dans les prochaines années Łódź à Gdansk, au Nord. Les voies rapides S8 et S14 prolongent ce réseau. De plus, Łódź se situe sur un couloir de transports européen d’Est en Ouest, avec le passage de l’E30, qui relie Londres à Moscou en passant par Berlin. Cette situation favorable fait de Łódź un potentiel carrefour des échanges au niveau national et européen, et constitue un atout majeur pour la ville.

Cependant, Łódź souffre aussi de la proximité de la capitale polonaise Varsovie, située à seulement 130 kilomètres. La capitale exerce une concurrence forte sur Łódź dans plusieurs domaines. D’un point de vue économique, elle est beaucoup plus dynamique et attractive, et détourne de nombreux investissements de Łódź. L’attraction de la capitale est d’autant plus forte en ce qui concerne les flux de population : elle attire les actifs grâce à des salaires moyens bien plus élevés (en 2005, le salaire moyen à Varsovie était 1.5 fois plus élevé qu’à Łódź) et des conditions de vie plus favorables (environnement urbain de meilleure qualité, opportunités plus nombreuses…). Cette tendance est visiblement plus forte pour les jeunes diplômés, qui quittent Łódź pour trouver de meilleures conditions de travail dans la capitale. De même, des migrations pendulaires augmentent entre Varsovie et Łódź, qui voit émerger le risque de devenir une banlieue dortoir de la capitale sur le long terme.

Des difficultés économiques structurelles et conjoncturelles héritées

  • Une monoactivité autour de l’industrie du textile

Le développement économique de la ville de Łódź a été largement artificiel, suite à une décision politique du début du XIXème siècle. La ville est en effet désignée en 1820 par le Royaume de Pologne comme un centre de production de draps, dans le cadre d’une politique de création de villes industrielles. La ville croît ainsi rapidement autour de la monoactivité du textile, et des industries de teinturerie et de filature de coton se développent très rapidement le long de l’artère principale de Piotrkowska. Au milieu du XIXème siècle, la ville de Łódź représentait ainsi un quart de la production industrielle du Royaume de Pologne, avec des débouchés essentiellement à l’export vers L’Empire russe. Cette croissance importante est visible tant au niveau économique que démographique : Łódź devient une véritable ville champignon. Entre 1820 et 1914, sa population passe de moins de 1000 habitants en 1820 à près de 500 000 habitants.

Malgré les chocs des première et deuxième guerres mondiales, la ville conserve sa fonction de centre de production textile et le secteur continue de se développer sous le régime soviétique. Cependant, si la ville croît toujours, et acquiert des fonctions administratives, son rôle industriel commence à se dégrader à partir des années 50 : les industries se modernisent à un rythme plus lent, et la ville, malgré la prédominance des activités industrielles, est reléguée au second plan par rapport aux centres de l’industrie lourde, plus valorisés par le régime communiste. Depuis le XIXème siècle, la ville de Łódź a ainsi connu une croissance exceptionnelle grâce au développement du secteur du textile. Mais elle a également développé une dépendance évidente au secteur, qui emploie à la fin des années 1980 une très grande majorité de la population et constitue le seul moteur de l’économie.

  • La crise des années 90 : un choc à la fois conjoncturel et structurel

C’est la chute du bloc communiste au début des années 90 qui précipite la crise économique de la ville. Elle doit simultanément faire face à une difficulté structurelle, celle de l’adaptation des modes de production et de management aux principes de l’économie de marché et à une difficulté conjoncturelle, celle de la crise de l’industrie textile, trop peu productive face à la concurrence internationale. Łódź perd ainsi son débouché principal (60% de la production de la ville était destiné au marché soviétique), et doit affronter la concurrence de marchés du textile plus développés et plus compétitifs, dans le contexte de la montée en puissance des exportations asiatiques. La privatisation rapide des anciens géants du textile (plus de la moitié des infrastructures privatisées dès 1995) engendre des restructurations importantes pour les grandes entreprises de textiles nationalisées, qui sont progressivement scindées en plusieurs PME. Cette fragilisation du tissu économique entraîne la fermeture de nombreuses industries. En 2011, malgré une diversification des activités, la dépendance au secteur industriel est encore forte : 23% de la population travaille toujours dans ce secteur.

Les conséquences de cette crise industrielle ont été immédiates. La situation socioéconomique s’est très rapidement dégradée à partir des années 1990 et Łódź a fait figure d’une des grandes villes les plus pauvres de Pologne, avec un taux de chômage s’élevant à 25% en 1993, et encore 16% en 200530. Si le taux de chômage a depuis partiellement régressé, il représente encore en 2011 11.6% de la population, soit un taux beaucoup plus élevé que les autres grandes villes polonaises, et sans comparaison possible avec celui de la capitale voisine (4%).

Une situation sociale et démographique en constante dégradation

  • Un déclin démographique important depuis une dizaine d’années et des prévisions négatives pour les prochaines décennies

La crise économique et sociale s’est accompagnée à partir des années 1990 d’un déclin démographique régulier et important dans la région. Cette déprise est encore plus prégnante à Łódź : la population est passée de plus de 850 000 habitants au début des années 1990 (son point culminant), à 728 900 habitants en 2011, soit une perte de plus de 14% de la population en 20 ans. De plus, les prévisions démographiques prévoient une chute importante de la population jusqu’en 2030. La ville devrait passer sous la barre des 600 000 habitants à l’horizon 2035 (une population estimée à 577 mille habitants par le bureau des statistiques de Łódź, soit une perte de près de 30% de sa population depuis 1995), et ce chiffre ne devrait pas être compensé par la suburbanisation.

Ces changements sont principalement dus à un taux de fertilité très bas, un des plus faibles du pays. Le solde migratoire négatif, principalement dû à la proximité de Varsovie et à une désurbanisation de plus en plus prégnante, accentue le phénomène. Enfin, le déclin démographique est associé depuis une dizaine d’année à un vieillissement significatif de la population, plus important que dans le reste de la région : les personnes de plus de 65 ans représentent en 2010 17.2% de la population locale.


Population vivant à Lodz 1970-2030.bmp

  Population vivant à Łódź, 1970-2030
  Source: OCDE - LEED


  • Un tissu urbain en constante dégradation

La ville, dont la croissance a été guidée par sa fonction de centre de production textile, a vu sa structure profondément marquée par la prédominance du secteur : elle s’est organisée autour de «royaumes ouvriers », composés chacun d’une usine, d’un palais patronal, de logements ouvriers et de commerces et d’infrastructures de services (écoles, centres médicaux…). Cette structure, héritée du XIXème siècle, est toujours visible actuellement, dans la mesure où les bâtiments datent encore en grande majorité de la construction de la ville. A partir de la crise des années 90, le tissu urbain a connu une augmentation importante du nombre de friches industrielles sur les sites des anciennes industries textiles. Ces friches sont aujourd’hui omniprésentes dans la ville et marquent le paysage urbain. Le parc de logement a connu une dynamique semblable, et une dégradation régulière. Peu rénovés pendant l’aire communiste, les logements datent encore en très large majorité des premiers développements de la ville (un tiers ont été construits avant 1939). La déprise urbaine accélère cette dégradation : les logements vacants et laissés à l’abandon sont de plus en plus nombreux. Les prévisions de désurbanisation et d’étalement urbain dans les périphéries et dans le reste de la région devraient accentuer ce phénomène dans les années à venir.

  • La persistance de poches de pauvreté et d’exclusion importante

La situation socio-sanitaire reste plus préoccupante à Łódź que dans les autres villes polonaises. L’espérance de vie est toujours inférieure que dans le reste de la Pologne et de la région (70 ans pour les hommes et 78 ans pour les femmes à la naissance en 2011), malgré un léger rattrapage depuis quelques années. La situation sanitaire de la ville est également assez mauvaise : les maladies chroniques liées à une mauvaise qualité de vie et des pratiques à risques (fort taux d’alcoolisme notamment), sont toujours très présentes. A cela s’ajoute une accumulation de difficultés sociales dans Łódź : niveau d’éducation relativement faible, environnement social globalement défavorable, logements insalubres… avec des conséquences significatives au niveau du climat social. On assiste à une accumulation de poches de pauvreté dans le centre ville. Ces poches de pauvreté côtoient de plus en plus d’espaces gentrifiés, et accentuent les disparités sociales et économiques dans le centre-ville de Łódź.

Face à ce contexte social difficile, des études ont démontré l’existence d’un certain défaitisme des populations locales, d’un faible optimisme et d’un manque d’espoir dans l’avenir. L’accumulation de ces difficultés et leurs reproductions sur plusieurs générations a finalement contribué à créer une certaine « culture de la pauvreté », notamment pour les jeunes générations qui ont évolué dans des contextes de chômage de masse et de perspectives socioéconomiques dégradées.


Depuis les années 90, la ville de Łódź a du faire face à une multitude de chocs simultanés, qui ont profondément bouleversé son fonctionnement. Ville champignon artificiellement maintenue au rang de centre économique du textile pendant plus d’un siècle, Łódź a vu son statut entièrement remis en cause avec la chute du régime communiste. Cette crise industrielle sans précédents a eu des conséquences importantes et a fait ressurgir des problèmes sociaux et démographiques, avec un impact significatif sur la structure de la ville. La pauvreté et l’exclusion sociale, associées au déclin démographique et à un vieillissement progressif de la population ont entraîné des bouleversements caractéristiques aux villes en déprise : dégradation du bâti urbain, difficultés financières des autorités locales et baisse d’attractivité évidente de la ville.

Dans ce contexte de crise multiple, une stratégie de résilience originale a été mise en place, avec pour objectif de valoriser les ressources locales et héritées de la ville de Łódź : savoir-faire industriel traditionnel, patrimoine urbain et richesse culturelle sont les fondements de la stratégie engagée à Łódź.


La mobilisation des ressources au service d’une stratégie de résilience

Une stratégie de redynamisation économique

  • De multiples stratégies depuis le milieu des années 90

Les acteurs politiques de la ville de Łódź ont rapidement identifié la situation de crise et de déprise dans laquelle se situait la ville. De nombreux plans de redressement successifs ont ainsi été élaborés depuis le milieu des années 90 avec pour objectif une redynamisation économique du territoire. Le début de la période est marqué par une succession rapide de plans stratégiques en 1992, 1994 et 1995. Ces trois plans reposent principalement sur le maintien des efforts pour la redynamisation du secteur textile historique. Le plan de 1992 amorce également une diversification des activités économiques, mais conserve l’industrie textile comme élément central du tissu industriel.

  • La mobilisation des dispositifs nationaux : la Zone Économique Spéciale (ZES) et la stratégie de diversification

La stratégie de la ville change substantiellement à partir de 1997. La ville met en œuvre des dispositifs nationaux et européens pour assurer sa reprise économique. De plus, un nouvel objectif de diversification est fixé afin de réorienter les activités vers des domaines plus innovants et à plus forte valeur ajoutée, tout en mobilisant les atouts du territoire. La création de la Zone Économique Spéciale en 1997, dans le cadre d’un programme national (14 ZES ont été créées dans cette période, avec des avantages fiscaux importants afin de faciliter l’implantation de nouvelles entreprises), va accélérer ce changement de stratégie. La ZES est financée à 75% par des fonds nationaux et 25% par la ville de Łódź et permet rapidement d’accueillir de nouvelles entreprises. La priorité est le développement de trois nouveaux secteurs, qui font écho à des ressources locales : le business process offshoring et le secteur de la logistique, en tant que moteurs de l’ouverture au marché européen et qui profitent de la position géographique centrale de la ville, et le secteur de l’électroménager, déjà développé dans la région.

Aujourd’hui la Zone Economique de Łódź accueille plus de 100 entreprises, dont plusieurs grands groupes européens, comme Dell ou Philips, qui ont implanté leurs locaux dans le centre de Łódź. La Zone économique est une réussite, dans la mesure où elle a réussi à attirer de nouveaux investisseurs, à diversifier les activités industrielles de la ville et à créer de nouveaux emplois (plus de 5000 en 2006). Cependant, des progrès restent à faire pour pérenniser son développement. La ZES devrait en effet favoriser la création de centres de recherche liés aux activités présentes sur ses sites, afin de ne pas limiter la zone à des fonctions d’exécution et de délocalisation des multinationales européennes vers un marché où la main d’oeuvre reste très bon marché (le faible coût du travail est toujours l’une des principales motivations des implantations d’entreprises à Łódź).

  • Le textile comme secteur important : initiative bottom/up de revalorisation

Parallèlement à ces initiatives impulsées par le haut, les populations locales ont développé des organisations informelles pour conserver les activités textiles dans la région. Malgré la fermeture de plusieurs centres de production, une plateforme d’échange a été créée de manière spontanée, sans soutien des autorités locales, dans 3 villages à 15 km de Łódź. Ce nouveau centre d’échanges, autoconstruit, se structure autour de trois marchés, de gros et de détail, et attirent des commerçants de Pologne et de plusieurs pays de l’Est de l’Europe. S’y échangent à la fois des marchandises produites localement ou importées d’Asie. Ce site, devenu une plateforme importante du marché textile, s’est aujourd’hui institutionnalisé et emploie plusieurs milliers de personnes de manière directe ou indirecte. Cette initiative est un exemple intéressant de réappropriation des ressources locales par les populations et d’une reconversion d’un secteur économique traditionnel par des dispositifs non institutionnels.

La revalorisation culturelle comme principal levier

  • Une stratégie de changement d’image autour de la culture

Le second pan de la stratégie de résilience de Łódź s’est développé autour de la revalorisation de l’image de la ville. Celle-ci s’est en effet largement dégradée depuis le choc des années 90 : on associe Łódź à "La mauvaise ville", du nom d’un ouvrage critique publié par un auteur polonais. A partir du milieu des années 90, la municipalité va donc associer aux plans de revitalisation économique une stratégie de revalorisation de l’image de la ville. Dans un premier temps, les acteurs s’attachent à défaire la ville de son image négative héritée de la crise industrielle et accentuée par les difficultés sociales. Puis, vers 1995, une politique volontariste de changement d’image et de reconstruction d’une identité propre à la ville est lancée. Elle vise à refaire de la ville la "Terre promise du XIXème siècle" (ce nom est d’ailleurs donné à une des premières politiques engagées par la municipalité, "De nouveau la Terre promise"). Le changement de régime politique doit marquer un renouveau pour la ville, qui veut se séparer de son héritage de centre industriel déchu et s’appuyer sur de nouvelles ressources. C’est sur l’héritage culturel et le patrimoine que vont reposer les nouvelles politiques mises en oeuvre : la municipalité veut reconstruire à la fois une image extérieure positive et créer un sentiment de fierté pour les populations locales en remobilisant l’histoire du territoire, non pas sur les échecs économiques mais sur sa richesse culturelle et architecturale.

A l’identité ouvrière, on veut substituer une nouvelle identité fondée sur le multiculturalisme. Jusqu’au début de la Seconde Guerre Mondiale, Łódź accueillait 4 groupes ethniques distincts : la population majoritairement polonaise (à 58%) accompagnée de minorités juives (31% de la population), allemandes (8%) et russes. La stratégie cherche dès lors à revaloriser ce passé cosmopolite, qui est aujourd’hui plus un mythe qu’une réalité pour la ville, mais qui rappelle à la mémoire collective le passé glorieux et suggère une ouverture de la ville sur le monde (même si ces valeurs sont largement réinterprétées et ne correspondent pas aux réalités de l’histoire de Łódź).

Dès 2002, cette politique s’est illustrée par la mise en place d’un festival annuel d’expositions et de spectacles vivants, "Le festival du dialogue des quatre cultures", qui invite la population à redécouvrir le passé de la ville à travers l’histoire des différents groupes ethniques qui l’ont habitée. Plusieurs plaques mémorielles, disséminées dans la ville et des publications régulières ont aussi accompagné cette démarche. Ce travail sur l’historicité du territoire a permis une certaine Réappropriation d’une identité propre et d’une mémoire collective pour les habitants. Elle a aussi contribué modifier l’image de Łódź au niveau national. Les politiques actuelles insistent à présent sur Łódź comme "La ville créative", "fière de son passé". En 2004, un des objectifs affichés de la stratégie municipale visait à "promouvoir les valeurs uniques de la ville".

  • Revitalisation urbaine, valorisation du patrimoine et cinéma

Cette politique de revalorisation culturelle s’est prolongée à Łódź par le développement du secteur du cinéma. Il est présenté comme le nouveau moteur d’une économie qui veut se tertiariser et s’émanciper de la dépendance au secteur industriel. La stratégie mise en place autour de la production cinématographique a permis de mobiliser à la fois les ressources culturelles mais aussi patrimoniales de la ville, le développement du cinéma ayant servi de levier à des politiques de revitalisation urbaine et de réhabilitation du bâti. En effet, la ville de Łódź était confrontée à une problématique importante de friches industrielles et de logements insalubres sur son territoire : si de nombreux bâtiments datant du XIXème présentaient une valeur ajoutée patrimoniale et architecturale évidente, ils handicapaient le développement et la modernisation de la ville en occupant un espace considérable. La mise en place de politiques de rénovation et de reconversion des anciennes usines textiles et des anciens palais patronaux a ainsi été nécessaire. Des plans de rénovations ont été conçus par la ville : le programme Prorevita mené entre 2004 et 2008 a permis à la fois de valoriser le patrimoine matériel en classant près de 1500 infrastructures urbaines (palais, cités ouvrières, hôpitaux…) et a permis d’amorcer une réhabilitation de certains des bâtiments.

Plusieurs initiatives réalisées en partenariats entre acteurs publics et privés ont également permis la reconversion de bâtiments en lieux culturels, ou espaces publics d’échanges. Le projet le plus représentatif et le plus abouti de cette stratégie est la reconversion de l’ancien Royaume Poznanski en un espace dédié aux loisirs et à la culture. Ce complexe, qui constitue la plus grande initiative de revitalisation urbaine de Pologne, a été finalisé en 2006 en grande partie grâce à des financements privés. Le bâtiment rebaptisé Manufaktura accueille aujourd’hui un centre commercial de taille importante, des cinémas, mais aussi plusieurs musées (musée des Arts, musée des Sciences et des Techniques pour Enfants). Si le projet paraissait à son ouverture démesuré par rapport au pouvoir d’achat et à la capacité d’absorption de la ville, les lieux sont aujourd’hui bien intégrés dans le paysage urbain et ont été appropriés par les habitants : le royaume est parcellé de nombreux espaces publics qui servent d’espaces de rencontre et de loisirs.

La stratégie a enfin visé à réhabiliter les espaces publics autour du cinéma. Łódź a un héritage cinématographique important, puisque la ville s’est développée en tant que centre de production cinématographique depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, avec l’ouverture de plusieurs ateliers d’équipement et de studios. L’école de cinéma de la ville Holly Łódź est d’ailleurs toujours considérée comme une des écoles de cinéma les plus prestigieuses du pays. Ainsi, l’héritage cinématographique a progressivement été érigé comme symbole de la ville, et a orienté plusieurs politiques de réhabilitation des bâtiments et des espaces publics : une allée des étoiles polonaises, à l’image de la Walk of Fame américaine a été construite le long de l’artère principale de la rue Piotrkowska, et plusieurs statuettes de héros de films d’animations ont été disséminées dans la ville. Depuis 2007, un grand projet de rénovation du centre ville a été conçu, dans la lignée du processus de restructuration urbaine, et dans lequel le cinéma prend une place importante. La rénovation prévoit le réaménagement total du coeur du centre ville, avec une reconstruction de la gare, et la reconversion de plusieurs anciennes friches industrielles. Trois espaces sont en projet : un grand espace public ouvert, un espace des arts et un espace du cinéma. Celui ci comprend la réhabilitation d’une ancienne centrale électrique de plus de 100 hectares divisés en 3 zones, avec un théâtre sonore, un studio de montage, une médiathèque, des espaces d’ateliers créatifs et un cinéma. Ce projet de grande envergure, à la fois financé aux niveaux local, national et européen et dont les travaux devraient s’achever en 2015, devrait contribuer à accélérer le processus de reconstruction de l’image de la ville, et vise à créer une vitrine aux échelles nationale et internationale. Le projet a cependant subi plusieurs ralentissements et modifications, du fait des querelles entre acteurs locaux et internationaux (l’impulsion avait au départ été donnée par David Lynch, sans qu’une volonté locale et qu’une appropriation des lieux soit réalisée en amont).

  • Des projets de cohésion sociale en initiatives locales

Des initiatives bottom/up commencent également à voir le jour dans le centre de Łódź. Si elles ne représentent que des signaux faibles, elles témoignent cependant de la construction progressive d’une dynamique de changement local, et d’une volonté citoyenne d’amélioration de la situation. Ces initiatives se développent principalement dans les domaines sociaux, et ont pour objectif la création de liens entre les habitants de la ville.

Le premier type de projets contribue à la prise en compte des relations intergénérationnelles dans le contexte de vieillissement de la population depuis les années 90 : plusieurs associations ont permis la création de centres culturels pour le troisième âge (Centre des séniors de Łódź), qui visent à réintégrer les personnes âgées par la pratique d’activités artistiques. Une initiative intéressante de réintégration par la mémoire a également été mise en place par un groupement spontané : « les GrandsMères volantes » (flying grannies) favorise l’intégration des personnes âgées par l’écriture de contes, qui permettent à la fois le développement de capacités rédactionnelles, de communication et de partage d’une expérience avec les nouvelles générations… Ce programme renouvelé chaque année a considérablement amélioré le dialogue entre anciennes et nouvelles générations pour les personnes impliquées.

Un second type de projet concerne des initiatives d’Économie Sociale et Solidaire. Plusieurs mouvements coopératifs autour des secteurs culturels, avec des recherches de financement auprès du fond social européen ont été impulsés par des habitants. En particulier, un Café coopératif, « Zaraz wracam », s’est installé dans des quartiers très touchés par les poches de pauvreté. Il organise des débats et des concerts de musique alternative. Un espace de coworking Off Piotrowska a également été développé. Il abrite de jeunes créateurs dans le secteur du textile ou des bijoux, et constitue une manière de redynamiser le passé textile de la ville, en réorientant les activités vers des productions de qualité, en quantité limitée et avec un parti pris artistique. Dans cette nouvelle initiative, la redynamisation économique et la revalorisation culturelle vont de pair, et donnent une cohérence forte aux projets engagés.

Ces diverses actions de mobilisation des ressources territoriales liées à l’existence d’un patrimoine et d’un héritage culturel riche ont permis de fonder une stratégie de résilience cohérente et complète, basée sur une nouvelle représentation du territoire. Elle a su impliquer tant des acteurs extérieurs, aux niveaux nationaux et européens que les habitants de Łódź. L’appui sur des héritages territoriaux a donc été crucial dans la mise en place de la stratégie, et a donné du sens au développement de Łódź.

Des stratégies soutenues par divers acteurs et à différents niveaux

  • Une stratégie largement soutenue par le gouvernement local et la municipalité

Les stratégies et les transformations menées à Łódź ces dernières années ont été largement engagées par la municipalité qui a tenté de redynamiser la ville tant d’un point de vue économique que culturel. Son rôle d’impulsion a été extrêmement important dans la mise en place des politiques de revitalisation, face à une population majoritairement désabusée et fataliste. Ce volontarisme a donné lieu à l’élaboration et à l’adoption en 2012 d’un plan stratégique global pour Łódź à l’horizon 2020 (Stratégie de développement intégré pour Łódź 2020+). Ce plan témoigne d’abord d’une prise de conscience des atouts et des faiblesses de la ville. Il prévoit aussi de s'étaler sur le long terme et de mettre en place une veille anticipative pour l’élaboration des projets de développement.

La stratégie identifie notamment comme objectifs majeurs le renversement de la déprise démographique, la régénération de l’espace urbain, la création d’instances participatives et d’une gouvernance partagée entre citoyens et autorités au niveau local. Le dernier point prévoit le soutien aux initiatives citoyennes déjà existantes et la mise en place de mécanismes de dialogue avec la société civile (consultations, communication…). La stratégie intègre plus largement la notion de développement durable pour la ville, les trois piliers majeurs de la stratégie prenant en compte les dimensions à la fois économique, sociale et environnementale. Seuls quelques projets ont déjà été amorcés dans le cadre de cette nouvelle stratégie (revitalisation du centre de Łódź notamment), mais elle dénote cependant la présence d’une réflexion évidente des autorités locales sur le sens des mesures à engager. Elle présente également une évolution importante par la volonté de valorisation des initiatives émergentes de la société civile. La stratégie devrait ainsi faciliter le dialogue entre parties prenantes de la ville et pourrait contribuer à renforcer les dynamiques locales de changements.

Il est enfin intéressant de noter que la municipalité a saisi les opportunités de dispositifs à plusieurs échelles : financements nationaux et européens pour les projets de ZES et de réhabilitation par la culture, intégration des politiques sociales dans des politiques régionales préexistantes, etc. Cette mobilisation a facilité l’amorçage et la viabilité des projets engagés.

  • Des synergies en cours de création entre universités et entreprises

Un effort substantiel a été fait pour augmenter l’adéquation entre le marché de l’emploi et les qualifications des populations locales. La création de partenariats entre les acteurs universitaires et privés joue ainsi un rôle essentiel dans la redynamisation économique de Łódź. La ville a d’abord voulu créer un centre d’universités dynamique, et attire de plus en plus d’étudiants grâce à ses 6 Universités d’Etat, reconnues dans le secteur des sciences (chimie et physique notamment). Les 3 principales Universités (dont l’université de Łódź (43000 étudiants), Łódź université de technologie et l’université de médecine de Łódź) devraient faire de Łódź une ville leader dans le secteur de la recherche dans les prochaines années. Dans ce contexte, des débuts de synergies sont créées pour faciliter les relations entre universités et entreprises : l’initiative Youth in Łódź, mise en place par le gouvernement local illustre ce phénomène. Elle instaure des systèmes de soutiens financiers, d’orientation des étudiants pour améliorer l’adéquation entre l’offre d’emploi et les qualifications des jeunes diplômés. Aujourd’hui, plus de 60 entreprises prennent part à cette initiative.

Quels impacts pour Łódź et ses habitants ?

  • Quelle place pour les populations : inclusion ou exclusion ?

La question de l’inclusion des populations dans les diverses stratégies mises en place à Łódź est encore sensible. Si une partie de la population a clairement pu bénéficier des différentes politiques de redynamisation économique (plusieurs milliers d’emplois ont été créés grâce à la ZES), et au processus de réhabilitation urbaine, tous les projets n’ont pas été inclusifs et les habitants de Łódź ont pu se sentir exclus de certains des projets. C’est notamment le cas pour les travaux de réhabilitation des logements en centre ville : la construction de lofts de luxe dans les anciens locaux d’usines en face de Manufaktura en est le projet le plus démonstratif. Ces studios ont été rénovés et vendus au prix de 1600 à 2700€/m² en seulement 3 jours par des investisseurs extérieurs à la ville… De quoi susciter un certain ressentiment de la part des habitants, incapables de devenir propriétaires de tels logements et dont les conditions de vie restent de moins bonne qualité que dans les grandes métropoles polonaises.

En revanche, la politique de changement d’image de la ville a eu un impact clairement positif sur ses habitants : si la nouvelle image a au départ été mal comprise, et les politiques mises en place largement ignorées par la population, elle est aujourd’hui bien mieux acceptée et intériorisée. Les populations locales voient ainsi les changements engagés comme des actions positives pour le futur de la ville, et la volonté de rebond est majoritairement partagée.

  • Quels résultats pour la situation socio-économique de Łódź ?

Les politiques menées ont globalement eu des effets positifs sur la situation économique et sociale de la ville. De nouvelles opportunités d’investissements ont vu le jour grâce à la création de la ZES, et la ville accueille des capitaux de l’Europe entière. Sur le plan social, si le chômage était à son point culminant dans les années 90, il a régulièrement baissé depuis, pour frôler la barre de 10% dernièrement. Ce taux est toujours nettement supérieur au taux de chômage des grandes villes polonaises, mais témoigne d’une nette amélioration de la situation socioéconomique. Sur la même période, le nombre de personnes bénéficiaires des aides sociales a également diminué39. Cependant, des efforts restent à faire dans le domaine économique : en effet, le salaire moyen est toujours faible à Łódź.

De même, les politiques de réhabilitation du bâti urbain n’ont pas encore réussi à éliminer toutes les poches de pauvreté présentes dans le centre-ville. Les réhabilitations des logements ont été rendues difficiles du fait d’un statut juridique peu favorable (les logements ne peuvent être réhabilités que si les habitants devenus propriétaires depuis la chute du régime communiste décident de céder leurs propriétés).

Enfin, concernant la prise en compte du changement démographique, une politique plus offensive d’attraction des jeunes actifs devrait être instaurée dans les prochaines années pour compenser la concurrence de Varsovie.

La politique engagée par la municipalité de Łódź étant récente, il n’est pas encore possible d’évaluer les résultats sur le long terme et l’impact sur la situation socio-économique. La réussite de la stratégie dépendra de la capacité de la municipalité à maintenir la dynamique impulsée et à approfondir les partenariats et synergies créés sur le territoire entre les parties prenantes du développement.

Conclusion

Łódź est une ville caractérisée par des chocs multiples qui a subit depuis les années 90 une dégradation de sa situation socio-économique sur la durée. Elle constitue une aire urbaine intéressante à analyser sous l’angle de la résilience, du fait des stratégies mises en place par la municipalité au cours des dernières années. Les principaux leviers de résilience identifiés au travers de cette étude sont :

- La mobilisation des ressources locales (revalorisation de la tradition économique textile et ouverture à l’innovation avec la diversification des activités en fonction des spécificités locales) ;

- Le travail sur l’identité territoriale et la représentation collective par la valorisation de spécificités locales (ici, le patrimoine urbain et l’héritage culturel cinématographique) ;

- La prise en compte de plusieurs échelles de temps (projets de temps court associés à une vision prospective) dans les stratégies appliquées ;

- Le rôle des acteurs politiques locaux et de la mobilisation des dispositifs à plusieurs échelles dans la réalisation des projets de résilience.

Références

Fiche résumé réalisée par Adeline Bordais (CGDD-DRI) sous l’initiative et la relecture de Jean-Michel Tanguy (CGDD-DRI) et Anne Charreyron-Perchet (CGDD) ; à partir des travaux de la version complète de Lucile Dufour (CGDD). 14/10/2014.